Grand Zimbabwe

avril 11, 2009

Grand Zimbabwe est situé à une trentaine de kilomètres au Sud-est d Masvingo. Il s’étend sur plus de 7 Km² à la limite Sud du plateau du Zimbabwe, dans la région située entre les fleuves Zambèze et Limpopo. Il est l’exemple, le plus étendu et le plus emblématique des architectures de pierre disséminées sur le plateau du Zimbabwe et dans d’autres pays : le Mozambique, le Botswana et l’Afrique du Sud. Grand Zimbabwe fut «fréquenté» depuis des millénaires mais ce n’est que vers les X-XIème siècles que de nouvelles populations, éleveurs de bovins et exploitant l’or et le cuivre sur une vaste échelle, s’y installèrent de manière pérenne. Cette période marque le début des contacts avec les établissements arabes de la côte de l’océan Indien. Cette phase, qui s’étend jusqu’à la fin du XVème siècle, est la principale période d’occupation de Grand Zimbabwe. Vers la fin du XIIème siècle, les premières constructions en pierres de granit apparaissent. Au XIIIème siècle, l’état de Mapungubwe, situé dans l’actuelle Afrique du Sud s’effondre, et on assiste à un déplacement du pouvoir politique et économique vers le site du Grand Zimbabwe. Les premiers voyageurs portugais font mention de l’importance de ce royaume qui entretenait des relations commerciales avec les populations arabes de la côte de l’océan indien. Par la suite ce royaume fut confondu avec celui de Monomotapa fondé au milieu du XVème siècle qui lui succéda. Mais Grand Zimbabwe resta pour les Mwene Mutapa du royaume de Monomotapa, puis pour leurs successeurs Rozwi, à la fin du XVIème siècle, un important centre religieux. Vers 1830, le royaume Rozwi fut envahit et détruit par les Nguni venus d’Afrique du Sud. Seules subsistent les constructions en pierre. À l’arrivée des Européens au XIXème siècle, la région fut occupée par les Karanga; le site lui-même fut redécouvert en 1868 par un chasseur, Adam Renders et exploré en 1871 par le géologue Carl Mauch. Malheureusement, en 1891, J. Théodore Bent, nommé par Cecil John Rhodes, puis Richard Hall menèrent des fouilles «désordonnées» et contribuèrent au pillage du site. Ce qui est peut être le plus connu aujourd’hui de Grand Zimbabwe, ce sont ses oiseaux de pierre: 8 oiseaux en stéatite gris vert ont été retrouvés et ils demeurent une énigme. Sont-ce les représentations de l’aigle batteleur qui, dans la religion Shona, est un messager, un médiateur entre les esprits et les hommes ? Les célèbres oiseaux sont devenus des emblèmes nationaux comme on peut le voir sur le drapeau du Zimbabwe ou sur des timbres.

Exemple de Timbre

Exemple de Timbre

Sources :

Détours des Mondes

ArtsLivres

Découverte

Des commerçants du Portugal furent les premiers européens à visiter les ruines de la vieille ville au début du XVIe siècle. Un explorateur européen le décrivit en ces termes :
« À proximité des mines d’or de l’intérieur, entre la Limpopo et le Zambèze, il existe une forteresse de pierre d’une taille extraordinaire, sans qu’il semble que du mortier ait été utilisé… Cette construction est entourée de collines sur lesquelles se trouvent d’autres constructions similaires n’utilisant pas de mortier, et l’une d’entre elles est une tour de plus de 12 brasses (22 mètres) de haut. les habitants de la région appellent ces constructions Symbaoe, qui signifie en leur langage cour ».–Viçente Pegado, Captaine, garnison portugaise de Sofala, 1531

Au XIXe siècle, après que les ruines furent redécouvertes par Adam Renders en 1868, et rapportées par Karl Mauch en 1871, elle devinrent rapidement connues des lecteurs anglais, par les écrits de J. Theodore Bent, sous le patronage de Cecil Rhodes. Bent, que ses expériences archéologiques avaient conduit en Grèce et en Asie mineure, estima que ces ruines permettaient d’identifier leurs constructeurs, les Phéniciens. Même après la publication de Ruined Cities of Mashonaland, de nombreuses théories sur les origines de la ville continuèrent à être formulées. Toutes avaient un élément commun : la ville ne pouvait pas avoir été bâtie par des Bantous. Elle devait avoir une origine méditerranéenne ou biblique. Mauch pensait à la cité d’Ophir de la Reine de Saba.

Ces spéculations furent balayées par les premiers vrais archéologues qui fouillèrent le site, aux environs de 1905. Il est maintenant établi et reconnu par tous que le Grand Zimbabwe fut fondé par un peuple africain, dont les descendants vivent en Afrique australe, et sans doute au Zimbabwe même.

À la fin XIXe siècle, alors que ces précisions historiques faisaient encore défaut, l’écrivain Rigger Haggard, qui fut fonctionnaire du gouvernement du Transavaal, consacre un roman-fleuve aux « Mines du Roi Salomon » avec en annexe une notice d’une dizaine de pages, hautes en couleur et en descriptions aux travaux de son ami Théodore Bent sur le grand Zimbabwe, construit selon Bent et ses amis par les « Himyarites de l’Arabie », regroupés par eux dans la catégorie des phéniciens.

Une pierre à savon sur lequel un oiseau était gravé, fut rapporté du Grand Zimbabwe par l’un des premiers visiteurs européens à Cecil Rhodes qui, intrigué par cet objet, en fit des copies qu’il donna à des amis.

Le Grand Zimbabwe est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Sources:

Wikipedia